vendredi 14 juin 2013

Keith Haring au Musée d'Art Moderne

De Keith Haring, je connaissais son trait si particulier, sa fresque à l’hôpital Necker ou encore son engagement contre le Sida. C’est sûrement assez pour gagner 2 points à Questions pour un champion me direz-vous (et espérer gagner l’Encyclopédie des champignons de mer en 12 volumes…). Mais lorsque le Musée d’Art Moderne (et le Centquatre) annonça une rétrospective du travail de Keith Haring, cela s’annonçait comme "LE" événement à ne pas rater !
(c) Monampersand

Il faut savoir que le MAM fait nocturne le jeudi jusqu’à 22h et qu’il y a donc beaucoup moins de monde que le week-end. C’est donc à 19h, jeudi dernier, que j’ai visité cette exposition gigantesque. Son travail a été découpé selon ses différentes thématiques de création : capitalisme, religion, mass media, racisme, sida…Il y a donc largement de quoi s’étonner, s’amuser ou encore s’interroger. 

 
Keith Haring nait en 1958 en Pennsylvanie. Après de rapides études de dessin publicitaire, il part pour New York, à l’âge de 20 ans. Cette ville sera pour lui, un véritable électrochoc : cosmopolite, énergique. Tout est effervescence. Il s’inscrit à la School of Visual Art et rencontre en parallèle des graffeurs et des peintres comme Kenny Scharf ou Jean-Michel Basquiat. Armé d’une craie, il dessine sur les panneaux publicitaires vacants du métro new-yorkais. Ces Subway drawings sont d’ailleurs visibles au MAM. Son art est influencé par le graffiti et le « cut up » de William Burroughs. 

En 1982, sa première exposition personnelle connaît un vrai succès. Un an plus tard, Keith Haring rencontre Andy Warhol avec qui il se lie d’amitié. Les Biennales de New York, de Sao Paulo et de Venise accueillent ses œuvres sur bâche, vase, sculpture. L’Europe est désormais aussi touchée par ses créations. Ses dernières sont de plus en plus engagées : racisme, contrôle de l’Eglise sur l’homme, des mass media sur les cerveaux…
Dès 1984, il s’engage auprès des enfants en réalisant des peintures dans des hôpitaux, des orphelinats, des centres de soins. 1986 est l’année où il ouvre sa boutique Pop Shop, où sont vendus des produits dérivés de son art...Lui qui œuvre pour la démocratisation de l’art, contre le capitalisme et toute forme d’oppression…
Son cercle d’amis s’agrandit et l’amène à côtoyer Madonna, Timothy Leary ou encore William Burroughs.

Brazil, 1989 - Keith Haring
Le sida, appelé alors « la maladie des gays » est déjà bien répandu lorsque Keith Haring apprend qu’il est séropositif. On est en 1988 et le gouvernement ne fait pas grand-chose. Keith fera parti de ceux qui mettront leur énergie et leur art au service de la prévention. Un an plus tard, il crée la Keith HaringFoundation, qui vient en aide aux enfants et soutient des associations qui luttent contre le sida

Autoportrait, 1985 - Keith Haring
Malgré l’envergure de ses peintures, Keith Haring peint vite, à main levée et sans dessin préparatoire. Une vidéo montre d’ailleurs une de ses performances au MAM. Il peindra quasiment jusqu’à sa mort à l’âge de 31 ans, en 1990. Une manière bien à lui de lutter, une dernière fois, contre la mort.

* Keith Haring The Political Line, Musée d'Art Moderne, 11 Avenue du Président Wilson, 75016 Paris. Du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu'à 22h / 11 euros.
* A voir jusqu'au 18 août 2013.

2 commentaires:

  1. Une expo à faire sans aucun doute !
    Chapeau pour le dessin de Keith ;-)

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    Réponses
    1. Merci :) A faire mais peut-être pas avec les enfants...Ou alors il va falloir expliquer pas mal de choses :)

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